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L’œil de l'IA : vers une détection plus fine du cancer du sein

La détection précoce du cancer du sein est cruciale. Depuis longtemps, la mammographie est l'outil de référence, mais son interprétation demande une grande expertise humaine et n'est pas à l'abri d'erreurs. Aujourd'hui, l'intelligence artificielle (IA) fait son entrée, non pas pour remplacer les radiologues, mais pour devenir un puissant allié, un "œil" supplémentaire capable de repérer des signaux subtils pour une détection plus rapide et précise. L'intégration de l'IA dans le dépistage du cancer s'étend bien au-delà de la simple lecture d'images, impactant plusieurs aspects du parcours de soins.


Calcul du risque individuel : vers une médecine personnalisée


L'IA permet de passer d'un dépistage uniforme à une médecine préventive personnalisée. Au lieu de se baser uniquement sur l'âge ou les antécédents familiaux, les algorithmes d'IA analysent une multitude de données individuelles : l'historique médical, les caractéristiques du tissu mammaire sur les mammographies précédentes et les facteurs de risque génétiques.


En traitant ces informations, l'IA permettrait de calculer un score de risque individuel. Cela pourrait signifier moins de mammographies pour les femmes à faible risque et un suivi plus rapproché ou des examens complémentaires pour celles à haut risque, optimisant ainsi les ressources et réduisant l'anxiété liée au dépistage.


Aide à l'acquisition d'images : qualité et confort accrus


L'IA intervient même avant que le radiologue ne visualise la première image. Des systèmes basés sur l'IA peuvent optimiser les paramètres de l'appareil de mammographie, réduisant la dose de radiation tout en garantissant une qualité d'image optimale. Cette application, bien que moins visible, est essentielle car elle assure que les radiologues disposent d'images de la meilleure qualité possible pour établir leur diagnostic.


Assistance à la détection (CAD) : le co-pilote du radiologue


C'est l'application la plus connue de l'IA dans ce domaine. Les systèmes d'aide à la détection assistée par ordinateur (CAD) agissent comme un second lecteur automatisé. Après l'acquisition, l'IA analyse les images pour identifier les zones suspectes (microcalcifications, masses, distorsions architecturales …).


Ces systèmes ne posent pas de diagnostic, mais signalent des régions d'intérêt au radiologue, qui reste le décideur final. Dans ce cas de figure, l’IA et le radiologue travaillent en synergie : l'IA aide à compenser la fatigue visuelle du professionnel de santé et l'alerte sur des détails qui pourraient lui échapper, surtout sur des clichés complexes.


Tri et gestion du flux : gagner en efficacité


Dans les centres de dépistage, le volume de mammographies réalisées est considérable. L'IA peut trier les examens en fonction de la probabilité de contenir une lésion suspecte :

  • Priorisation de lecture : Les clichés avec un score de risque élevé généré par l'IA peuvent être lus en priorité par les radiologues.

  • Seconde lecture : L'IA pourrait également servir lors de l’étape de "seconde lecture" après une première interprétation humaine, un processus essentiel pour réduire les faux négatifs dans les programmes de dépistage. L'IA pourrait effectuer cette tâche à grande échelle, libérant les radiologues pour les cas les plus complexes.


En optimisant le flux de travail, l'IA permettrait de gagner du temps et d'assurer une meilleure équité dans l'accès aux soins en réduisant les délais de diagnostic dans les centres très fréquentés.


L'IA, un outil au service du patient


L'intégration de l'IA dans le dépistage du cancer du sein est un excellent exemple de "médecine augmentée". Il ne s'agit pas de remplacer le radiologue, mais d'augmenter ses capacités. Malgré tout, de nombreux défis subsistent, tels que la validation clinique rigoureuse du positionnement de l’IA. 


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