RSNA 2024 : Regards croisés sur l’avenir de l’imagerie médicale à l’ère de l’IA
- communication8701
- 16 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 avr.

À l’occasion des journées Catel Paris, Catel et plusieurs membres de la dernière délégation ont présenté le 27 mars dernier une restitution dense et inspirante du voyage d’étude Catel au RSNA 2024, qui s’est tenu à Chicago du 30 novembre au 5 décembre 2024. Cette immersion dans le plus grand congrès mondial d’imagerie médicale a permis à une délégation francophone de professionnels de santé, institutionnels et industriels, de réfléchir aux mutations en cours et à venir dans l’imagerie, portées notamment par l’intelligence artificielle et les enjeux de durabilité. Une synthèse, diffusée lors de cet évènement, résume les enseignements de ce voyage d'étude.
Composée d'une vingtaine de participants, la délégation Catel au voyage d’études RSNA 2024 a été marquée par une dynamique collaborative et pluridisciplinaire. Les visites de sites emblématiques comme le Northwestern Hospital ont illustré la montée en puissance des outils d’IA dans la pratique clinique quotidienne, tout en soulignant les exigences d’éthique, d’interopérabilité et de gouvernance de la donnée.

IA : outil d’amplification, pas de substitution
Dans son discours inaugural du congrès, Pr Curtis Langlotz (Stanford University) a balayé les craintes liées à la disparition du radiologue : « L’IA ne remplace pas l’expertise humaine, elle l’amplifie.» Détection automatique d’anomalies, rédaction de comptes rendus, priorisation des examens urgents, réduction des doses et amélioration de la qualité d’image : les apports sont nombreux. Mais les membres de la délégation ont également soulevé des défis cruciaux, notamment l’interopérabilité des outils (RIS, PACS, DPI), les biais algorithmiques, le cadre réglementaire encore flou et la nécessité d’une gouvernance claire de la donnée. Avec plus de 75 % des IA validées par la Food and Drug Administration (FDA) dédiées à la radiologie, le domaine est à l’avant-garde d’une transformation qui doit rester maîtrisée.
Le voyage d’étude a fait émerger plusieurs leviers clés pour une adoption raisonnée de l’IA :
Se former et expérimenter, avec des cas d’usage concrets ;
Travailler ensemble, entre soignants, DSI et ingénieurs ;
Penser d’abord l’organisation, car automatiser un parcours mal conçu ne le rend pas plus efficace ;
Valoriser les résultats, pour guider les investissements ;
Maîtriser la donnée, de sa collecte à son usage ;
Intégrer les différences culturelles dans l’adoption du numérique.
Jacqueline Hubert, consultante en santé et ex-DG du CHU de Grenoble, résume ainsi « Collecter, structurer et sécuriser les données permet de suivre le patient avant, pendant et après son hospitalisation. Ce continuum va banaliser l’IA et transformer les hôpitaux. »
L’humain au coeur de ces mutations
Un message repris par Mélissa Boisgontier Bellocq, pharmacien hospitalier et coordinatrice exécutive du Synprefh, lors de la restitution : « L’adoption de l’IA générative est cruciale pour ne pas subir ses impacts. Les données ont une valeur immense, mais une mauvaise gestion peut être préjudiciable. Il est essentiel de maîtriser toutes les données médicales au-delà de l’hôpital. » Elle souligne également que seulement 11 % des pharmaciens français ont recours à l’IA, pointant l’urgence de monter en compétences avec des formations initiales et continues.
Félix Mamoudy, directeur du parcours patient à l’Hôpital Américain de Paris et cofondateur de Leaders for Health, l’a rappelé avec force « L’humain reste la clé dans la conduite du changement. L’IA est utile en médecine générale, mais devient plus complexe dans les surspécialités. La formation reste un défi prioritaire. »
Plus que jamais, les usages numériques ne peuvent réussir sans articulation fine entre technologie, organisation des soins et montée en compétence des acteurs.
Des perspectives ouvertes pour les territoires de santé
Ce voyage a aussi été l’occasion d’échanger sur les nouvelles organisations territoriales, comme les Plateaux d’Imagerie Mutualisés (PIMM), la montée en puissance de la téléradiologie, ou encore la création d’entrepôts de données interopérables pour soutenir la recherche et la médecine prédictive. L’IA n’est plus un sujet d’avenir : elle est un outil de transformation active, au service de la pertinence, de l’efficience et de la qualité de vie au travail.
Enjeux écologiques : vers une imagerie plus responsable
Un autre axe fort du RSNA 2024 fut la prise de conscience environnementale. Entre la consommation énergétique des IRM (jusqu’à l’équivalent de 700 foyers/an) et le coût carbone du stockage des données, l’impact est considérable. Les pistes évoquées incluent :
L’optimisation du stockage (archivage intelligent, tri des doublons) ;
La réduction des examens redondants via l’IA ;
L’implication des industriels dans la conception durable des équipements.
Rendez-vous à RSNA 2025
Fort de cette dynamique, Catel donne rendez-vous du 29 novembre au 4 décembre 2025 à Chicago pour une nouvelle édition du voyage d’étude RSNA, tournée vers l’intelligence collective, les échanges opérationnels et l’exploration des innovations les plus prometteuses. Contactez-nous : contact@catel.pro
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