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Quand l’IA définit les nouvelles frontières de la santé - les enseignements du DELL Technologies Forum 2024 

Dernière mise à jour : 29 nov.

Une délégation CATEL, regroupant des acteurs de santé pluridisciplinaires d’établissements publics et privés, s’est rendue au DELL Technologies Forum le mardi 19 Novembre au Louvre à Paris afin d’explorer les possibilités offertes par l’IA dans le domaine de la santé - ce qu’elle peut faire et ce qu’elle ne peut pas faire


Cette journée riche en enseignements a permis aux membres de la délégation de réfléchir en commun sur les prochaines étapes nécessaires à l’intégration de l’IA dans les pratiques des professionnels et à la généralisation de son déploiement en santé à l’appui du programme des conférences et des ateliers organisés à cet évènement d’envergure. 


Dell Technologies Forum - 19 Novembre 2024, Paris - Jusqu'où irez-vous grâce à l'IA ? - Intel Windows 11 Nvidia

L’écosystème : fondation indispensable au développement de nouveaux modèles d’IA appliqués à la santé 


Le premier enseignement de cette journée a été développé par Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole et Anne Ferrer, directrice générale du CHU de Montpellier : 


Le développement de l’IA en Santé requiert un écosystème vertueux, capable de briser les silos et de regrouper dans un même environnement : 

  • Les établissements de soins producteurs de données de qualité

  • les infrastructures technologiques, serveurs et supercalculateurs, capables de stocker et de traiter les données de santé, 

  • les connaissances et les expertises académiques, scientifiques, technologiques et médicales, 

  • des clusters de start-up et d’entreprises innovantes.


Le projet MedVallée est un exemple de réussite en la matière en regroupant au sein d’une même agglomération tous les atouts permettant l’émergence d’innovations en santé : le supercalculateur Adastra du CINES, le CHU de Montpellier, l’INSERM et des pépinières de start-up. Dans cet écosystème, chaque acteur apporte ses connaissances et ses compétences afin de contribuer au développement du futur de la santé et notamment de nouveaux modèles d’IA. C’est ainsi que DELL, grâce au partenariat noué avec le CHU, apporte son expertise technique et son savoir-faire en matière d’infrastructure sécurisée de stockage de données. 


Cette synergie entre les acteurs permet le développement d’une reconnaissance et une visibilité internationale, renforçant ainsi les capacités d’attraction de talents, que ce soit auprès des jeunes médecins, d’entreprises spécialisées ou encore d’investisseurs, contribuant par conséquent à nourrir cet écosystème vertueux.

 


Evénement Dell Technologies Forum

Sans data (de qualité), pas d’IA 


Pour être construits, les modèles d’IA doivent être entraînés, conçus, sur des jeux de données, si bien que la quantité et la qualité des données utilisées influencent directement la qualité du modèle qui en découle. 

Ainsi, en s’appuyant sur des données de santé produites en vie réelle par des établissements de santé, les modèles d’IA seront d’autant plus performants et pertinents que la qualité et la complétude des données seront élevées. Les champs d’application sont vastes, que ce soit sur des thématiques médicales ou bien au sein des fonctions supports de l’établissement.


La connaissance de la nature et de l’origine des données utilisées permet également d’assurer l’explicabilité et la transparence des algorithmes d’IA. Ainsi, explicabilité et transparence sont autant de prérequis indispensables à l’adoption à grande échelle de l’IA dans les pratiques pour des usages éthiques et maîtrisés.  


Des chiffres-clés et des exemples de cas d’usage permis par l’IA


Lors de la conférence plénière, quelques chiffres-clés ont été partagés illustrant les impacts actuels de l’IA comme par exemple de générer du code 20 fois plus rapidement qu’un développeur humain, d’améliorer l’accès aux services publics grâce à des avatars 3D parlant plusieurs langues, de réduire de 20 à 35% le temps de processus administratifs dans les centres de service client… 


L’intégration de l’IA est un virage que les organisations doivent prendre. Ainsi, Adrian McDonald,  EMEA President of Dell Technologies reprend quelques chiffres issus d’un rapport d’Entreprise Strategy Group, “The State of the Generative AI Market: Widespread Transformation continues” publié en septembre 2024 : 

  • 66% des organisations ont d’ores et déjà débuté des travaux d’intégration de l’IA.

  • 41% des entreprises sont confrontées à des difficultés lors du déploiement d’outils d’IA en raison du manque de compétence des employés.

  • 84% des organisations pensent qu’il est important d’utiliser leurs propres données pour intégrer l’IA dans leur entreprise.  


Au sein d’un établissement de santé, comme l’explique Anne Ferrer, tout a vocation à un moment donné à être hybridé avec de l’IA : 


Les premiers use-cases que nous avons faits, concernent par exemple la recherche clinique : comment peut-on aller chercher, inclure des patients à partir de notre entrepôt de données de santé en utilisant des modèles d’IA ? 


Deuxième cas, nous avons actuellement un important projet immobilier. En tant qu’établissement public de santé, nous sommes assujettis au respect du code des marchés publics. Dès lors, choisir des candidatures lorsque l’on reçoit 54 offres est complexe. On peut donc commencer à travailler avec l’IA, évaluer une aide qui peut être apportée à nos professionnels.“ 



Evénement Dell Technologies Forum

L’évaluation de l’IA en santé : un sujet au coeur des préoccupations 


Outre de donner la capacité à créer de nouveaux modèles, disposer d’entrepôts de données de qualité permet également de tester et d’évaluer des modèles d’IA conçus sur des jeux de données différents. 

Il faut pouvoir “évaluer des modèles qui ont été inventés ailleurs, sur d’autres populations. Être en capacité de les réévaluer chez nous, c’est extrêmement important.” (Pr David Morquin)

Le processus d’évaluation est donc une démarche critique dans le développement et l’adoption de l’IA en santé. L’évaluation ne doit pas se limiter à mesurer l’efficacité technique des algorithmes d’IA, elle doit également englober d’autres dimensions comme l'évaluation de l’impact médical, économique - quel est le ROI (Retour sur Investissement) de l’IA ? - ou encore son niveau d’acceptation par les professionnels et les patients. 


L’évaluation est un processus continu qui doit accompagner chaque étape, de la conception à l’usage en passant par l’expérimentation et le déploiement de l’IA. Ceci afin d’identifier les points forts, les points faibles, les leviers et les freins de l’IA en santé et ainsi améliorer son efficacité, tout en garantissant une utilisation responsable et éthique. 


Le défi managérial que constituent la transformation organisationnelle et l’acculturation des équipes


L’IA en santé impactera non seulement les prises en charge médicales, mais également toutes les autres missions portées par un établissement de santé : enseignement, soin, recherche et management. 


Dès lors que l’IA est intégrée à toutes ces missions, son impact est d’autant plus important. Ainsi, Mme Ferrer, Directrice Général du CHU de Montpellier, précise que si on change les organisations et si on change les process, nécessairement, il y a un vrai défi managérial qui, derrière, est à porter. Et ce défi, il s’incarne dans notre projet de transformation. Et ce projet de transformation, aujourd’hui, il se nourrit de l’IA, il acculture à l’IA”.


L’acculturation, la formation et l’accompagnement des professionnels et des patients dans ces nouveaux usages de l’IA doivent faire partie d’une démarche stratégique d’établissement. Pr Patrice Taourel, médecin radiologue et président de la CME du CHU de Montpellier complète en expliquant que la rénovation immobilière du CHU de Montpellier force l’établissement tout entier à se réinventer et qu’en ce sens, cela crée les conditions favorables à la co-construction - “vous ne ferez rien sans les médecins, mais ils ne feront rien sans vous.“ - et à la mise en œuvre d’une stratégie globale d'établissement autour de l’IA : “c’est le bon moment !”. 


Néanmoins, Patrice Taourel veut tempérer certains enthousiasmes tels qu’ils apparaissent dans la presse généraliste : Aujourd’hui, l’IA ne remplace dans quasi aucun domaine les médecins. Les études montrent une supériorité du couple médecin + IA par rapport à l’IA dans le diagnostic. Cela pose donc la question du modèle économique de l’IA qui est "en plus de" et pas "à la place de". Comme l’IA manque de spécificité, elle ne fait pas gagner de temps, puisqu’un temps certain est occupé à négativer les faux positifs de l’IA. Elle n'a pas du tout changé aujourd’hui les conditions d’exercice des médecins en général et des radiologues en particulier. Ce qui ne veut pas dire que dans l’avenir, elle n’aura pas une place importante comme aide au diagnostic.”


La formation à l’IA quant à elle, doit être pensée et intégrée dans les cursus des professionnels de santé, qu’ils soient déjà en poste ou bien encore en études.


What’s next ? et ensuite ? 


Lors de la conférence plénière, Aurélie Jean entrepreneuse, autrice et spécialiste en modélisation algorithmique, est intervenue pour déconstruire les mythes entourant l’intelligence artificielle, mettre en lumière ses véritables opportunités et pointer les enjeux et menaces de l’IA.

Comme l’explique Aurélie Jean, l’IA est générative et non créative. En ce sens, elle ne se base que sur des données existantes pour produire du contenu, tandis que la créativité humaine implique une capacité d’imagination et d’innovation au-delà des données disponibles. 

L’intelligence analytique de l’IA a déjà dépassé celle de l’humain. Néanmoins, la distinction entre l’humain et l’IA réside dans sa capacité unique à ressentir, à exprimer l’empathie et l’émotion. C’est à travers ces dimensions émotionnelles et relationnelles que réside la valeur ajoutée du médecin augmenté, garant d’une utilisation éthique et responsable de l’IA en santé.

L’objectif étant, comme le rappelle Anne Ferrer, “que nos professionnels soient maîtres à bord dans l’usage qu’ils en font.”. 

Les membres de la délégation CATEL : 

Mr. Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole

Mme. Anne Ferrer, directrice générale du CHU de Montpellier

Pr. Patrice Taourel, radiologue et président de la CME du CHU de Montpellier

Pr. David Morquin, médecin interniste, responsable de la stratégie IA et de la gouvernance des données au CHU de Montpellier

Pr. Pascal Staccini, professeur de santé publique spécialisé en informatique médicale à l'université de Nice

Mr. Patrick Nicolazo, directeur du système d’information du CH Auxerre et du GHT Unyon

Mr. Thomas Savatier, directeur du système d’information du CH d’Arles

Mme. Katia Pickus, directrice de l’innovation du groupe VIDI

Mr. Thomas Leclerc, entrepreneur, associé du groupe SIMAGO 

Mme. Jacqueline Hubert, consultante et ancienne directrice générale du CHU de Grenoble 

Mr. Emmanuel Canes, Healthcare & Life Science Industry Director Southern Europe, DELL TECHNOLOGIES

Mr. Stéphan Haaz, directeur général, Catel

Mr. Maxime Beuzelin, chef de projet e-santé, Catel


 

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